La vache Normande n’est certes
pas celle qui produit la plus grande quantité de lait brut (références
2016) : 6588 kg/305 jours mais demeure leader des races laitières
françaises pour la richesse de son lait (4.23% TB et 3.45% TP), un rendement
fromager amélioré de 10 à 15% grâce à la
présence moyenne plus élevée du variant caséine BB (60% pour la Normande contre
11% pour la Prim’holstein) et un lait plus digeste dû à la fréquence très
élevée (60%) du variant béta-caséine A2A2.
Son potentiel boucher reste
intact et sera même conforté dès l’indexation du printemps 2018 grâce à la
redéfinition de l’Index de Synthèse Unique (ISU) intégrant au-delà de l’index
musculature femelle, les données d’abattage jeunes bovins et veaux de
boucherie, le tout à hauteur de 17%.
Illustrée par la visite de
l’élevage de Stéphane Godfriaux à Dion-le-Mont (province du Brabant wallon) dans
le cadre de l’assemblée générale du Herd-book, la race Normande a pu démontrer
ses valeurs : économique, écologique et sociétale au travers du diagnostic
triple performances défini par l’Organisme de Sélection en France.
Avec 44 vaches présentes dont 67%
de Prim’holsteins, 20% Normandes et 13% Autres (rouges et croisées Normandes),
la valorisation du lait pour l’année comptable 2016 est améliorée (par rapport
au prix de base) de 67,18€/1000 L pour les Normandes contre 51,9€/1000L pour
les Prim’holsteins grâce aux taux et à la qualité. Même tendance pour la valorisation des
produits (lait et viande) à hauteur de 3794,70 €/VL pour les Normandes contre
3169,70€/VL pour les Prim’holsteins. Tout ceci conduit à une rentabilité/Vache
de l’ordre de 1383 € pour une Normande contre 1169 € pour une
Prim’holstein.
Les Normandes de l’élevage
affichent au contrôle de février une moyenne production de 26,6 kg à 4,42 % de
TB et 4,00 de TP pour un stade moyen de 172 jours de lactation (10 kg de lait
brut en dessous de la moyenne des Prim’holstein à 126 jours de lactations mais
de 5,5 et 6 points au-dessus pour respectivement le TB et TP. L’intervalle
Vêlage-vêlage des Normandes est régulièrement inférieur à 365 jours, amélioré
pour certaines à plus de 30 jours d’une
année sur l’autre.
La valorisation des fourrages
grossiers de très bonne qualité produit sur l’élevage permet une indépendance
aux achats extérieurs évaluée à 42,2% pour les Normandes et 36,8% pour les
Prim’holsteins, liée à une consommation moindre de concentrés.
Enfin, notons la capacité
nourricière de l’exploitation permettant de nourrir 1526 personnes par an et de
stocker 22643 kg d’équivalent CO2 grâce aux haies et prairies.
Cette journée fut l’occasion
d’aborder les atouts de la race Normande et son passage par le croisement
d’absorption sous un angle technico-économique en lien avec le couple vache/prairie par la technicité de
l’herbe, source de protéine impactant la dépendance aux achats extérieurs, la
rentabilité et la résilience des élevages.
Jérôme Bocquet